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86 [quatre-vingt six], année blanche / Lucile Bordes
Livre
Edité par L. Levi. Paris - 2016
Trois femmes, Lucie, Ludmila et Ioulia, racontent, chacune à leur tour, le printemps 1986, au moment de la catastrophe de Tchernobyl. A la Seyne-sur-mer, la première, adolescente, s'inquiète du trajet du nuage radioactif ; à Prypiat, la deuxième, une communiste convaincue, veut croire que tout est sous contrôle ; la dernière, à Kiev, se révèle plus préoccupée par le départ de celui qu'elle aime. Sélection Prix des médiathèques de la DLVA, Une Terre, un ailleurs, 2017.
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86,ANNEE BLANCHE, de Lucile Bordes - éditions Liena Levi
« 86, Année blanche » parle de la catastrophe de Tchenobyl, le 29 avril 1986. Et ne parle que de ça. Et ne dit que des choses vraies, des choses qui ont bel et bien existé. Mais « 86, Année blanche » ne saurait être réduit à un document d’information. Au cœur de la vérité la plus crue, la plus prégnante possible, c’est une véritable fiction, un véritable roman. Un roman plus vrai que le vrai. On pourrait connaître ces trois femmes qui mènent le récit. A La Seyne-sur- Mer en France, le passage du nuage de Tchernobyl coïncide avec le déclin des chantiers navals et pour Lucie c’est aussi la fin de l’adolescente. A Kiev, en URSS , pour Ioulia la catastrophe est aussi dans le départ de Christian, ce français avec lequel s’engageait une belle histoire d’amour. A Prypiat, en URSS, on est avec Ludmila au centre même de de l’explosion. Le roman, ce sont les trente-deux séquences, courtes, qui donnent alternativement la parole à ces trois femmes, pour dire les événements, se dire aussi, et donner la parole à ces deux hommes dont les noms s’ajouteront à ceux des victimes de la catastrophe. Une écriture sobre, qui n’économise pas les informations sur la conduite politique et médiatique des événements. Mais aussi une écriture qui laisse toute leur place à la tendresse, à l’amour. Des cœurs plein du romantisme des amoureux, sans jamais le moindre mélodrame. Une construction toute simple, guidée seulement par la montée dramatique du récit, doucement mais sans concession. Le lecteur est embarqué par la puissance des bouleversements que génère Tchernobyl. Sans jamais être assailli ni terrassé par la gravité de ce qui lui est conté. A la sortie, la prise de conscience de l’ampleur des dégâts habite même votre corps. Ce petit livre de cent-trente-trois pages est une grande aventure.
Françoise ROUGIER - Le 12 décembre 2016 à 23:37 -
A lire !
Un roman court, trois voix, trois témoignages de femmes, au cœur d'un des événements les plus tragique de l'Histoire.
Flo - Le 20 juillet 2016 à 15:08